Réformes immobilières 2025 : mesures confirmées ou en suspens ?

Conseils investissement

La fin d’année 2024 marque un tournant majeur pour le secteur immobilier français. Suite à la motion de censure adoptée contre le gouvernement Barnier début décembre, le paysage réglementaire se redessine. Entre les textes déjà promulgués au Journal officiel et ceux en attente d’examen, il devient crucial de distinguer les mesures qui s’appliqueront concrètement en 2025. État des lieux des changements qui impacteront le marché immobilier.

1. Les mesures définitivement adoptées pour 2025

1.1 MaPrimeRénov’ : un dispositif consolidé

Le programme MaPrimeRénov’ poursuit sa route jusqu’à fin 2025, comme l’attestent le décret et l’arrêté publiés le 5 décembre au Journal officiel. Le dispositif conserve sa structure principale tout en introduisant des ajustements significatifs. Les aides destinées aux chauffages bois connaissent une révision, tandis que les rénovations d’ampleur voient leurs conditions évoluer. Les ménages modestes font face à une redéfinition des plafonds d’aide et des taux d’avance.

1.2 Encadrement des loyers : une réalité au Pays basque

Depuis le 25 novembre, vingt-quatre communes du Pays basque appliquent l’encadrement des loyers. Cette mesure, définitivement entérinée, vient réguler durablement le marché locatif local. Son application s’inscrit dans une démarche de maîtrise des prix de location dans les zones particulièrement tendues.

1.3 Location touristique : un nouveau cadre législatif

La réglementation des meublés touristiques connaît un bouleversement majeur avec la promulgation de la nouvelle loi Anti-Airbnb au Journal officiel. Ce texte renforce considérablement les obligations des bailleurs et octroie aux maires des prérogatives étendues. Innovation significative : les copropriétés obtiennent le pouvoir de statuer sur l’autorisation ou l’interdiction de la location saisonnière au sein de leur immeuble.

2. Les mesures en attente de validation

2.1 PTZ : vers une extension territoriale ?

À l’heure actuelle, l’élargissement du Prêt à Taux Zéro à l’ensemble du territoire pour les logements neufs reste en suspens. En effet, ce prêt complémentaire, accordé sans intérêts et garanti par l’État, aurait permis aux primo-accédants de financer une partie de leur résidence principale sans restriction géographique. Plus précisément, actuellement limité aux zones tendues, son extension à l’ensemble du territoire aurait pu considérablement faciliter l’accès à la propriété, particulièrement pour les jeunes ménages et les foyers modestes. Par conséquent, cette démocratisation de l’accession à la propriété demeure suspendue à une validation législative.

2.2 Frais de notaire : l’incertitude demeure

La proposition d’augmentation des frais de notaire de 0,5% n’a pas encore trouvé son épilogue. Ces frais, qui comprennent les taxes perçues par l’État et les collectivités ainsi que la rémunération du notaire, auraient été revus à la hausse pour soutenir les finances départementales. Pour un bien de 300 000€, cette augmentation aurait représenté un surcoût de 1 500€ pour les acquéreurs.

2.3 Passoires thermiques : un calendrier en question

L’interdiction de location des logements classés G par la DPE , initialement programmée pour le 1er janvier 2025, fait l’objet de discussions pour d’éventuels aménagements. Cette mesure, qui concerne les logements consommant plus de 450 kWh/m² par an, aurait été assouplie pour donner plus de temps aux propriétaires. Les ajustements auraient notamment porté sur les délais de mise en conformité et les dispositifs d’accompagnement des propriétaires concernés.

2.4 Dispositif Pinel : vers une extension limitée ?

Le dispositif Pinel, dont l’échéance est fixée au 31 décembre 2024, aurait pu bénéficier d’une prolongation jusqu’au 1er avril 2025. Cette extension de trois mois aurait permis aux programmes immobiliers en cours de commercialisation d’être menés à terme. Le dispositif, qui offre une réduction d’impôt allant jusqu’à 21% du prix d’achat d’un logement neuf en contrepartie d’un engagement de location à loyer plafonné, aurait ainsi connu une fin plus progressive.

2.5 LMNP : une fiscalité en évolution

Le statut de Location Meublée Non Professionnelle aurait pu connaître des modifications significatives. Ce régime fiscal, qui permet notamment l’amortissement du bien et du mobilier, aurait été révisé pour rééquilibrer l’attractivité entre location meublée et location nue. Les changements envisagés auraient pu porter sur les règles d’amortissement et le niveau d’imposition des revenus, modifiant ainsi la rentabilité de ce type d’investissement.

3. Les perspectives pour le marché immobilier

3.1 Un marché en attente de clarification

Le paysage immobilier 2025 se dessine progressivement entre certitudes et incertitudes. Si certains dispositifs sont désormais clairement établis, plusieurs questions structurantes restent en suspens. Cette période de transition réglementaire invite les acteurs du marché à adapter leurs stratégies avec prudence.

3.2 Les mesures à surveiller de prêt

Trois enjeux majeurs devraient marquer l’année 2025. Plus précisément, l’accès au financement dans un contexte de taux élevés constitue le premier défi. En parallèle, l’accélération de la transition énergétique des logements s’impose comme une priorité. Enfin, l’évolution des modes d’investissement locatif complète ces enjeux essentiels. Par conséquent, la réponse à ces défis dépendra largement des arbitrages législatifs à venir.

Dans un secteur immobilier en pleine mutation, 2025 s’annonce comme une année charnière. Face aux enjeux de l’accession à la propriété et de la transition énergétique, certaines mesures comme MaPrimeRénov’, la régulation des meublés touristiques et l’encadrement des loyers au Pays basque constituent désormais des repères solides pour les acteurs du marché.

Les prochaines semaines s’annoncent décisives pour le secteur immobilier. La clarification progressive du cadre réglementaire permettra aux différents acteurs – acquéreurs, vendeurs et investisseurs – d’ajuster leurs positions et de concrétiser leurs projets dans un environnement mieux défini. Les incertitudes qui persistent autour de dispositifs majeurs comme le PTZ élargi, le devenir des passoires thermiques ou l’évolution de la fiscalité locative devraient ainsi trouver leurs réponses.

Dans ce contexte évolutif, la capacité d’adaptation et de veille des professionnels de l’immobilier sera déterminante pour accompagner au mieux les transformations du marché.

FAQ : Tout ce que vous devez savoir sur les changements immobiliers en

Est-ce le bon moment pour acheter un bien immobilier en 2025 ?

Le marché immobilier traverse une période charnière en 2025. L’État confirme certaines mesures comme MaPrimeRénov’, tandis que l’extension du PTZ attend toujours sa validation. Les investisseurs et acquéreurs devront surveiller l’évolution des nouvelles mesures dans les prochaines semaines, particulièrement les aides au financement, avant de finaliser leurs projets.

Je suis propriétaire d’un logement classé G, que va-t-il se passer en 2025 ?

Les législateurs discutent actuellement d’aménagements potentiels concernant l’interdiction de location prévue en janvier 2025. MaPrimeRénov’ vous accompagne dès maintenant dans vos travaux de rénovation énergétique, avec une prolongation confirmée jusqu’à fin 2025. N’attendez pas les décisions définitives pour rénover votre bien et profitez de ces aides disponibles.

Je souhaite investir dans un meublé touristique, quelles sont les nouvelles règles ?

La nouvelle loi sur les meublés touristiques renforce significativement les obligations des propriétaires. Les copropriétés peuvent désormais interdire la location saisonnière, et les mairies disposent de pouvoirs accrus pour réguler ce type de location. Il est important de bien vérifier la réglementation locale avant tout investissement.

Mes frais de notaire vont-ils augmenter si j’achète en 2025 ?

Les législateurs n’ont pas encore validé l’augmentation de 0,5% des frais de notaire. Les acheteurs d’un bien de 300 000€ paieraient 1 500€ supplémentaires si cette mesure entrait en vigueur. Les parlementaires continuent de débattre de cette proposition et pourraient la modifier ou l’abandonner dans les prochaines semaines.